Jilali Gharbaoui : Le messager de l'exil

 Son cheminement témoigne d’un moment de l’histoire du Maroc, de son indépendance et de ses bégaiements culturels et linguistiques hélas encore vivaces. Jilali Gharbaoui s’est placé dans l’entrelacs, et en cela marque un tournant, une rupture. Il a rompu les amarres du conservatisme et de la tradition, mis à distance les revendications patrimoniales et identitaires pour amorcer une transition, dans l’univers pictural marocain vers une modernité vivante et assumée et incarné par son travail, une hybridité, hors de toute idéologie et des sempiternelles oppositions entre Orient et Occident, ou entre tradition et modernité. Qu’il nous touche encore aujourd’hui ne revient pas uniquement à sa peinture. En réalité, Gharbaoui nous renvoie à nous mêmes. Il est parti dans le silence et la résignation d’un exil que beaucoup continuent à porter en eux, et laisse derrière lui un trouble aux relents de culpabilité. Son départ engendre une émotion partagée : il révèle la violence du sentiment d’abandon propre à cette génération postindépendance dont les attentes n’ont d’égal que la déception, et pour qui l’amertume remplace l’espoir. En cela, il crée un mythe propre, et s’inscrit durablement dans la mémoire collective. C’est un messager de l’exil.

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Jilali Gharbaoui est un grand peintre. Un créateur. L’épithète de précurseur qui lui est attribuée n’est pas une imposture. A 41 ans, il laisse une oeuvre prolifique et forte qui en fait, avec Ahmed Cherkaoui et Ahmed Yacoubi - trop souvent oublié - une figure emblématique de l’art abstrait au Maroc. Mort à 41 ans sur un banc du Champ-de-Mars à Paris, il a eu une fin d’artiste maudit. Ce posthume dévaliseur de gloire n’a pas connu de son vivant le succès ou la reconnaissance que mérite la figure emblématique de l’abstraction au Maroc et l’artisan d’une modernité vivante et assumée. Près de cinquante ans après sa disparition, voici un nouveau regard porté sur l’artiste et son oeuvre. Par la somme de témoignages, de détails, de documents et d’iconographie rassemblée, Latifa Serghini nous livre un récit de vie précis, minutieux et exigeant. L’unique passion de Gharbaoui était la peinture. Puissante et provocante, son oeuvre ne pouvait trouver grâce aux yeux du public marocain des années cinquante, habitué à une peinture figurative. C’est ce qui a valu à l’artiste d’être conspué, rejeté et condamné pour sa singularité. Il bénéficie aujourd’hui d’une gloire posthume qui justifie la formule de phénomène Gharbaoui. Il a puisé la force d’une oeuvre prolifique dans un terreau de déracinement et d’abandon, avec comme seule ressource sa solitude et l’idée lancinante de l’ailleurs, de l’exil.

Plus d'infos
ISBN / EAN 9789920939003
Publication date 2020-01-20 00:00:00
Auteur Latifa Serghini
Editeur studiolo éditions
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